Malachi Farrell

Atelier de dessin, Paris

Donc là c’est un dessin sur lequel tu viens amener l’objet, le téléphone portable en fait ?

Je me suis dit vu qu’on est arrivé à la génération « ultra fin » et bah tout d’un coup je peux m’en servir pour pouvoir en fait donner un peu une attitude on va dire un peu radicale. Mais au moins il y a une situation où tout d’un coup l’objet devient moins sacré. Et tout ça peut poser une autre question par rapport à justement cette société obsédée et au bout d’un moment on se dit où est la part un peu d’humour ou d’échappement dans tout ça ou est-ce que ce n’est qu’une histoire liée à cette obsession. Donc au bout d’un moment, ces obsessions il faut arriver un peu à s’en défaire.

Le dessin aussi tu l’utilises en tant que dessin préparatoire pour des réalisations que tu vas réaliser par la suite ?

Je pense que le dessin n’a pas forcément, on va dire qu’une seule direction. Moi ce que je trouve intéressant dans le dessin c’est que en fait on peut s’évacuer avec pleins d’idées et je crois que quand on voit dans mon travail. Par exemple là il y en a un plus plastique ? Parce que d’abord je suis plutôt quelqu’un qui va travailler sur la 3 dimensions donc pour moi c’est important que ces éléments se retrouvent un petit peu dans les dessins. Avec des choses peut être très simples. Là par exemple là il y a c’est du scotch, c’est en fait du scotch d’électricien pour isoler l’électricité. Et ça lui donne une dimension un peu aussi autre au dessin. Le dessin des fois par exemple là il est pas prêt à l’installation mais ce sont un peu des personnages. Si on connaît un peu mes personnages, mes fantômes ou mes obsessions on peut un peu les retrouver. Là c’est plus clair dans ce type de dessin, qui est en fait une installation qui s’appelle Robber Soul, qui sont en fait des bottes en caoutchouc avec des lumières à l’intérieur qui s’ouvrent et qui se referment.

J’écris les sons parce que en fait c’est évident que la partie sonore avec le dessin est est plus, on va dire, détaché donc ça lui donne peut-être quelque chose de plus lié à la bande dessinée ou quelque chose de plus populaire. Mais pour moi c’est important que tu puisses lire le dessin et avoir une notion, une forme de représentation de la sculpture. Et après pour moi c’est important aussi d’avoir des objets qui peuvent être peut-être des sculptures ou des installations mais qui seraient irréalisables ou leur but n’est même pas à être réalisé. Donc c’est ce que j’adore avec le dessin, c’est qu’on peut voir des éléments qu’on pourrait fabriquer mais en fait il y a aucune obligation mais ça donne déjà l’idée absolue. Là, c’est plutôt jouer sur des objets, c’est des objets que j’ai déjà réalisé mais en tout petit. Et pour moi c’est un peu drôle aussi de voir qu’en dessin vu que tu cadres les choses tu donnes complètement un aspect différent au dessin et pour moi ça lui donne une forme de liberté. Et c’est aussi très intéressant de pouvoir aussi travailler sur des futurs projets pour pouvoir donner…

Là c’est un dessin préparatoire pour une installation ?

Un peu ça titre, et après ça donne un peu des éléments avec tous les mouvements. Les intérieurs, les extérieurs. Donc ça devient entre un dessin technique et un dessin on va dire de mise en espace. Et un peu avec une description des histoires qui vont arriver. Les thèmes. Donc ça veut dire que ça donne un peu plus un côté on va dire comme du scénario… un story-board. Mais quelque part j’anime pas tout ça parce que pour le moment c’est très important parce que comme je travaille avec l’idée de la réalité, ou de la simulation de la réalité, pour moi après c’est très important de le repasser dans un autre sens. C’est évident parce que moi je m’inspire surtout aussi beaucoup du théâtre, des choses qui sont pas forcément liées au dessin directement. Donc pour moi c’est très important de retrouver ces notions un peu d’esprit différent même si c’est pas forcément ce que les gens vont forcément comprendre en regardant ce type de dessin mais pour moi c’est très important qu’ils comprennent qu’il y ait un peu une animation et une vie qui est un peu autre.

So here is a drawing on which you bring the object, the cellphone, right ?

Well, since we’re getting to the « ultra thin » generation, I told myself I could use it to give a kind of radical attitude. But at least, there’s one situation where the object becomes less sacred. And that can also question this obsessed society and you ask yourself where is the humor, the escape in all this or is it just a story linked to this obsession ? So after a while, you’ve got to let go of these obsessions.

Do you use the drawing as a preparatory drawing for later creations too ?

 
To me, drawing does not have just one direction. Drawing is interesting because it lets you evacuate with a lot of ideas, and you see it in my work. For instance, here, you have a plastic plus because I usually work in 3D so I care about the fact that these elements should be found in the drawings. Here it’s clearer in this kind of drawings, which is actually an installation called Robber Soul, which are rubber boots with lights inside which open and close. I write the sounds because it’s obvious that the sound part is more detached so it gives it something closer to cartoon or more popular. But to me, it’s important that you can read the drawing and have an idea, a sort of representation of the sculpture. And then, I also find it important to have objects which could be sculptures or installations but would be impossible to create or whose goal isn’t even to be created. That’s what I love about drawing, you can see the elements you could make but there’s no obligation but it gives you the absolute idea. Here, you rather play on the objects, those are objects I already made but they were very small. And I find it kind of funny to see that in a drawing, since you frame things, you give it a totally different aspect which I think gives it a kind of freedom. And it’s also very interesting to be able to work on future projects to give…

Here is a preparatory drawing for an installation?

It rolls and then it gives elements with all the movements, interiors, exteriors. So it becomes something between a technical drawing and a space design drawing, with some description of the stories that will come. The themes. So it kind of looks like a scenario like a story-board. But I do not animate all this because for now, it’s important because I work with the idea of reality, or the simulation of reality, for me it’s important to play it backwards. It’s obvious because I draw my inspiration from theater a lot, from things which are not necessarily directly linked to drawing. I want to retrieve these notions of a different spirit even if it’s not what people always understand while looking at this type of drawings, but it’s important for me that they understand that there is a bit of animation and a life which is a bit different.

Traduction : Marion Bouvet

Le concept de cette série « Une discussion » est un tournage en une seule prise de vue sans montage ni retouche video ou sonore, immortalisant ainsi l’instant dans sa réalité la plus absolue.

The concept of this series called « Une discussion » is a video capture in one take, without any editing or video or sound touch-ups in order to immortalize the moment in its most absolute reality.